IL semble que l’investissement dans le malheur des autres et l’instrumentalisation, à des desseins politiques, de la souffrance des Tunisiens, notamment les plus vulnérables, sont devenus le sport national pratiqué par certaines parties.
Ces parties dont l’identité n’échappe plus aux Tunisiens se sont spécialisées, en effet, dans l’exploitation médiatique à outrance du moindre événement, de la plus infime des erreurs et de tout dysfonctionnement pour monter une cabale médiatique et organiser une campagne de dénigrement et d’indignation dénonçant des comportements ou des pratiques, le plus souvent sans vérifier ou sans s’informer sur les raisons qui ont présidé à ces erreurs.
Ainsi, l’opinion publique est-elle prise à témoin sans ressentir le souci de l’informer ou de l’éclairer sur les raisons réelles de l’émergence de tel ou de tel événement.
Et les indignations de pleuvoir sans que leurs auteurs ou leurs signataires ne se donnent la peine d’écouter l’opinion ou la version des personnes accusées d’avoir commis «sciemment» les dérives incriminées.
Et les attitudes ou les positions dénonçant les prétendues erreurs ou dérives vont jusqu’à incriminer des personnes, en se fondant sur les rumeurs et les ouï-dire qui n’ont aucune relation avec les affaires dénoncées arbitrairement.
Ce commerce de la souffrance des autres et de l’exploitation éhontée des tragédies auxquelles sont exposées certaines franges de la population donne l’impression qu’il n’y a aucune ligne rouge à ne pas dépasser.
Et ceux qui en font leur pratique préférée ou leur occupation favorite ne sont pas prêts à laisser passer le moindre drame ou accident sans l’instrumentaliser et en tirer le maximum de dividendes.
Ainsi, le décès de six bébés à l’hôpital Mohamed-Tlatli à Nabeul a-t-il réveillé les démons des professionnels de l’intoxication et de la désinformation pour qu’ils se mettent à dénigrer l’institution hospitalière et à rendre responsables les médecins et les cadres médicaux de cette tragédie sans attendre les résultats de l’enquête qui aura à déterminer les responsabilités.